top of page

INITIATION AU SYMBOLISME DES ARCANES MAJEURS

Arcane I - Le Bateleur : «  Personne qui amuse le public en plein vent »

 

Son appellation désigne donc une activité ludique, signifiant que la vie est avant tout un jeu corroboré par la présence des dés ; cela a pour résultat de dédramatiser.

Par ailleurs, l’activité magique du Bateleur fait également allusion à la dimension fantastique de la vie et au miracle sans renouvelé de la naissance, du nouveau départ.

L’allusion au public rappelle aussi que nous sommes, même si on ne voit pas ce public, toujours en représentation face aux autres.

Arcane II – La Papesse : «  femme Pape selon une légende »

 

La Tradition populaire veut qu’une femme pape ait occupé la place de St-Pierre sous le nom de Jean VIII, cependant il s’agit tout au moins aux yeux de l’église, d’un terme fictif. Nous noterons à cet égard l’anti-conformisme du Tarot dont le sujet principal sert à la transmission d’un message initiatique qui s’est vu obligé d’être transmis sous forme cryptée pour échapper aux pouvoirs politiques et religieux de l’époque.

Ainsi de par son nom cet arcane élève la femme au même rang que l’homme en ce qui concerne sa fonction spirituelle.

Arcane III – L’Impératrice : «  femme d’un Empereur, celle qui gouverne un Empire »

 

Cet Arcane nous présente bien une femme gouvernant elle en a les attributs mais ce qui intéressant c’est de noter qu’elle se définit par rapport à l’Empereur, son époux à qui elle doit par conséquent son titre, notion issue d’une conception patriarcale.

Arcane IIII – L’Empereur : «  chef souverain d’un Empire »

Son nom le définit comme une figure d’autorité lui conférant une fonction sociale et matérielle mais autour de lui nous observons un certain dépouillement

Indiquant sans doute qu’il gouverne son propre royaume, son corps et s’il gouverne les autres, c’est ici un rappel qu’il se gouverne avant tout lui-même, sa décontraction découle sans doute de ce contrôle ; premier résultat obtenu.

Arcane V – Le Pape :« chef de l’église catholique romaine/chef suprême d’une église quelconque, personnage qui jouit d’une autorité morale souveraine »

Par sa définition, cet arcane apparaît comme étant le plus puissant dans son influence ; il évoque un pouvoir religieux et intemporel, par rapport à la Papesse il a une réalité et ne tient pas du mythe. L’impératrice et l’Empereur couple social qui veille sur les corps ; La Papesse et le Pape couple spirituel qui veille sur les âmes. ; néanmoins il convient ici d’étendre l’autorité du Pape universellement et non pas seulement en tant que chef de l’église romaine.

Arcane VI – L’Amoureux : «  celui qui est porté à l’amour, qui aime l’amour ».

 

La forme grammaticale est ici très intéressante car nous n’avons pas LES AMOUREUX mais l’Amoureux,  l’emploi du pluriel indique qu’il y a constitution d’un couple, qu’il existe une relation établie mais dès lors la notion du choix présente dans cet arcane disparaît ; dès lors l’emploi du singulier permet de placer le personnage central comme principal, il aime mais qui ? et par ailleurs place le personnage dans une situation de non résolution du choix mais de confrontation à un choix

Arcane VII – Le Chariot : «  voiture à quatre roues utilisée pour le déplacement et parfois le levage de charges ou de matériaux sur de faibles distances ».

Pour la première fois le nom désigne un objet et non plus une personne physique ; le véhicule devient donc l’objet principal de l’arcane mais il ressemble davantage à un char ( deux roues ) qu’à un chariot ( quatre roues ) cette appellation supprime toute notion de combat . Si le personnage semble fastueux il semble que cela soit davantage de l’ordre des apparences.


Fin de l’initiation sociale

Arcane VIII – La Justice : « caractère de ce qui est juste, équitable/vertu morale qui inspire le respect absolu des droits d’autrui »

Pour la première fois on désigne ici une notion abstraite qui plus est une vertu cardinale dont trois figurent dans le Tarot Justice, Force, Tempérance, manque la Prudence. Les trois vertus présentent sont espacées de trois en trois. Est-ce lié à la Sainte Trinité dont les vertus sont ici citées ?

Être juste c’est discerne le bien et le mal, le vrai du faux, séparer le bon grain de l’ivraie et il s’agit ici plus d’être juste que d’être juge d’ailleurs si les appellations avaient suivi cette règle cet arcane aurait pu porter le nom d’un personnage physique et s’appeler LE JUGE, ce qui aurait eu pour effet non plus d’évoquer la justice infaillible mais son représentant faillible alors qu’ici il s’agit d’une vertu et il s’agit d’être juste ( arcane VIII ) avant d’être juge ( arcane XX ) et dans cet intervalle 12 arcanes, incarnant le cycle du temps.

Arcane VIIII – L’Hermite : «  celui qui s’isole pour méditer ou pour se livrer à la mortification/ solitaire ».

 

La notion principale soulevée par ce nom est celle d’isolement, mais ce n’est pas dû à un rejet des autres, il s’isole pour méditer, pour prier ou penser, s’isoler est ici un moyen, non un but. Cette distinction est primordiale car il ne s’agit pas d’une solitude stérile mais au contraire fructueuse, c’est un passage d’ailleurs l’hermite est en marche lente mais en mouvement. Mais cet isolement peut être vécu comme une séparation d’avec les autres, voilà c’est avant tout une invitation à  utiliser au mieux cette période.

Arcane X – La Roue de Fortune : «  roue de la fortune, dans les anciennes loterie, roue creuse en forme de tambour qui contenait les numéros devant désigner au sort les gagnants ( on disait aussi Roue de Fortune ) ».

La roue de fortune était extrêmement utilisée dans l’art graphique médiéval, le destin était représenté sous cette forme particulière, elle supportait des hommes ou des animaux et par extension était assimilé aux jeux de hasard.

Fortuna, la déesse romaine du hasard était représentée tenant une roue à la main. Comme une roue la Fortune tourne en cercle ( Sophocle ) ; l’association des termes roue et fortune accentue la notion d’incertitude, d'ambiguïté.

Arcane XI – La Force : «  toute cause capable d’agir, de produire un effet / vigueur physique / force d’âme, courage, fermeté ».

 

Après la Justice, c’est la deuxième vertu citée dans le Tarot, elle se définit donc comme une qualité nécessaire à développer, de même qu’il convient d’être fort, il convient d’être juste et elle ne fait bien sûr pas allusion à une force physique mais intérieure. IL convient donc de bien saisir ce que signifie «  être fort » au sens initiatique.

Arcane XII – Le Pendu : « mort par pendaison, homme qui s’est pendu ou qui a été pendu ».

 

Si on se conforme à la définition propre du mot le Pendu incarne la mort, or nous ne la rencontrerons qu’un arcane plus loin et de plus le personnage est ici bien vivant, inerte mais animé, ce n’est donc pas son corps qui est concerné mais son esprit ; de ce fait il prépare à la mort symbolique mais nous prévient que pour évoluer il faut se débarrasser de ses entraves et accepter de mourir à soi.


Arcane XIII – L’Arcane sans nom :

 

L’arcane XIII constitue une exception, c’est le seul à ne pas avoir de nom et son complément, le MAT ne se voit attribuer aucun numéro.

L’absence de cartouche au bas de la page agrandit l’arcane par rapport aux autres et même l’emplacement a été supprimé, cette volonté de ne pas la nommer est donc définitive. Elle n’est pas nommée donc repose sur une pure abstraction et renvoie à des questions encore sans réponse, l ‘individu échappe à tout cadre et lui donner le nom de «  la mort » exclurait le principe de vie.

Arcane XIIII – Tempérance :«  vertu qui modère les désirs, les passions »

Cet arcane nous met en présence de la dernière vertu évoquée dans le Tarot, l’absence de pronom devant elle fait que le nom devient prénom ; cette femme s’appelle Tempérance et véhicule de par là même une notion d’androgynat.

Tempérer c’est rechercher l’harmonie en toute chose et c’est ce qu’elle fait en reliant les deux vases ramenant le 2 au 1.


Fin de l’initiation psychologique

 

 

Arcane XV – Le Diable : «  démon/esprit du mal qui s’oppose à l’esprit du bien»

Cette définition indique que le Diable existe en s’opposant, sans Dieu il n’y aurait pas de Diable, donc sans croyance divine la croyance démoniaque n’existerait pas non plus, nous sommes toujours dans un principe d’équilibrage Le Diable par opposition aux vertus demandant un travail d’ascèse laisse libre court à ses pulsions, à la facilité, il est de chair alors que Dieu est d’esprit, lequel reste non nommé par un arcane, il est présent dans le Pape ( représentant de dieu sur terre ) et dans la maison dieu comprenant le vocable.

 

 

 

Arcane XVI : La Maison-Dieu,

non pas la maison de Dieu, s’il y avait eu l’article, la maison aurait appartenu à Dieu et aurait pu être un temple, une église, un monastère, une mosquée, une synagogue mais là elle n’est plus propriété divine mais elle est divine ; elle est la maison qui s’appelle Dieu, elle est Dieu ; mais ce nom porte aussi l’ambivalence de l’œuvre humaine par rapport à l’œuvre divine, toute la présomption avec laquelle l’homme construit des édifices moraux, matériels, affectifs.


Arcane XVII - L’Étoile : «  astre doué d’un éclat propre/ destinée, sort / personne qui brille d’un vif éclat par son talent »

Ce nom confère par sa référence à ce qui brille, un caractère positif et illuminatif et il convient ici encore d’insister sur l’emploi du singulier alors que les étoiles sont au nombre de 8 dans le ciel de l’arcane, ce qui présuppose d’un principe unique et supérieur il s’agit en fait de trouver SON étoile, son destin,

Arcane XVIII - LA LUNE : « planète satellite de la terre autour de laquelle elle tourne et qu’elle éclaire la nuit en diffusant la lumière solaire ».

 

La notion à retenir est donc celle de reflet car la lune ne diffuse pas sa propre lumière mais se nourrit de la lumière du soleil pour la redistribuer. La lune évoquant l’activité psychique tire sa substance du monde réel et les évènements de notre vie constitue la matière d’élaboration de notre imaginaire.En référence à l’astrologie la lune représente la femme dans son principe yin et passif et plus encore elle incarne le principe matriciel, la mère, c’est-à-dire la capacité d’enfanter, de créer.

Arcane XVIIII : LE SOLEIL «  astre lumineux considéré comme centre d’un système planétaire »

Il est l’astre sacré par définition et répond au symbolisme lunaire en s’y opposant, ils constituent l’un et l’autre des principes complémentaires.

Le Soleil est représentatif d’un principe de vie, de reproduction, de croissance.

Il respecte un rythme régulier de présence et d’absence, «  se faire une place au soleil », indique bien qu’il est synonyme de bien être, de joie mais ses effets bienfaisants sont liés à sa présence ; c’est pourquoi c’est un arcane de passage car la satisfaction est lié à un facteur extérieur.

Arcane XX : LE JUGEMENT «  faculté de l’entendement qui compare et qui juge ; opinion, sentiment, appréciation ; sentence émanée d’un tribunal. »

 

Nous trouvons dans cet arcane en présence la notion de justice et de jugement ; le jugement est le fruit de la justice en quelque sorte ; la justice est active on peut encore réparer, défendre mais avec le jugement la sentence est l’étape finale.

Cet arcane est parfois apparenté à la notion de jugement dernier car il débouche sur le monde, réalisation totale de l’être.

Arcane XXI : LE MONDE  «  ensemble de TOUT ce qui existe »

 

Nous sommes passé de l’individuel ( Le Bateleur ) à l’Universel ( Le Monde )

Selon sa définition le monde englobe tout ce qui l’entoure donc il contient en puissance tous les autres arcanes ; toutes les étapes s’y trouvent intégrées.

Comprendre le Monde c’est comprendre le Tarot car tout y est contenu

Fin de l’initiation spirituelle

 

LE MAT : arabe mâta «  il est mort » ; être mat «  avoir perdu »

En échec la dénomination MAT s’apparente au fait d’être enfermé ; dans ce sens la marche du Mat peut avoir quelque chose d’obligatoire, comme si partir était la seule façon d’avancer, d’évoluer.

Cet arcane est similaire par bien des points à l’arcane XIII, même position, sans numéro alors que l’arcane 13 est sans nom, même référence à la mort, mais la mort du Mat est une mort symbolique, il est mort, non pas JE suis mort, mort au monde profane, il s’agit ici non plus de se retirer ( L’Hermite ) ou de détruire ( arcane 13 ) mais de quitter, il n’agit pas sur son environnement mais c’est lui quitte il agit sur l’être. Partir c’est toujours mourir à un niveau.

bottom of page